Laurent Carron

S’en aller au Sud.

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Alors que la majorité d’entre nous subit les froides températures du mois de janvier, d’autres s’en vont au Sud pour bénéficier de meilleures conditions d’entraînement. C’est notamment le cas  de Laurent Carron, le lanceur de javelot de 22 ans du CA Vétroz. En effet, du 8 au 15 janvier de cette nouvelle année, il s’est rendu dans le complexe sportif de l’IAAF de Monte Gordo au Portugal, une semaine qui lui a permis de « lancer »  sa saison 2017.
De retour en Suisse et se réhabituant petit à petit le soleil valaisan, celui-ci a accepté de répondre à quelques questions et de partager avec nous son voyage mais aussi l’expérience athlétique qu’il cultive depuis de nombreuses années à travers son Valais natal, la Suisse et les stades européens.

Laurent, tu te rends pour la 3ème année consécutive à Monte Gordo au Portugal, que représente ce camp dans ta préparation hivernale ?

Oui c’est exact, cela fait maintenant 3 ans que je fais partis du club d’Aix-les-bains et que j’ai la chance de pouvoir participer pendant 1 semaine au camp de préparation à Monte Gordo.

Ce camp me permet de pouvoir m’entrainer dans des conditions optimales, de pouvoir faire mes premières séances de l’année avec un javelot et de situer un peu mon état de forme. Il me donne de bonnes indications pour voir ce qu’il faut encore travailler pendant la deuxième partie de l’hiver.

Peux-tu nous dire davantage sur le camp ? Comment as-tu eu connaissance de ce camp d’entraînement et quelle est sa structure (groupe, entraîneur, nombre de jours, conditions…) ?

Alors je suis 1 semaine avec le groupe de performance de l’ASA (association aixoise athlétisme). Ce groupe est composé de plusieurs disciplines (Lancers, Sauts et Sprint). On s’entraine matin et après-midi avec 1 jour de repos au milieu de la semaine. Je profite de cette opportunité pour par exemple faire mes séances de courses/sprint avec le groupe d’entrainement de Christophe Lemaitre. Pour ce qui concerne la technique de javelot je suis le plan d’entrainement de mon coach Michael Duc et j’ai la chance de pouvoir m’entrainer, en deuxième partie de semaine, avec un coach Belge qui a entrainé 3 athlètes Belges à plus de 80m.

Les conditions d’entrainements sont optimales avec des températures autour des 18 degrés et du soleil toute la semaine. Niveau infrastructures, c’est un centre IAAF donc il y a tout ce que l’on souhaite pour s’entrainer (pistes uniquement pour le lancer du javelot, stade, salle musculation, salle couverte etc.

Je sais que tu collabores également avec le club d’Aix-Les-Bains, que peux-tu dire de cette expérience ? En tant qu’athlète, cela t’apporte-t-il des avantages que “d’appartenir” à deux clubs dans deux pays distincts ?

Je suis maintenant depuis 3 ans avec le club d’Aix-Les-Bains, cela me permet de participer aux compétitions en France, notamment les interclubs élites et les championnats de France où le niveau de la concurrence est supérieur au mien. Ce qui me motive à 120% car je dois très bien lancer pour ne pas être ridicule. Être licencié en France m’apporte beaucoup, ça me permet d’avoir un autre avis sur ce que je fais techniquement, de prendre part à des stages, de progresser tout simplement.

Ton objectif est d’atteindre cette fameuse barre des 70m, quels sont les éléments mis en place cette année pour y parvenir ? (Programmation, etc.)

Oui, cette année l’objectif est vraiment de me stabiliser à +70m avec l’ambition de m’approcher des 73-75m. Pour atteindre ces distances, je suis la programmation de Michael Duc. Il faut que je devienne plus fort physiquement et que je passe un cap au niveau technique. Je vais aussi m’entrainer quelques fois avec le groupe « France Javelot » (Structure mise en place en France afin de faire progresser le niveau français). Fin décembre j’étais à Obernai (Alsace) pour faire 4 jours de stage avec ce groupe.

Quels sont pour toi les éléments les plus difficiles à maîtriser dans ta discipline ? Aux plus jeunes lanceurs du CNP, quels conseils seraient tes conseils pour lancer puis gérer une carrière de sportif d’élite ?

Personnellement ma plus grosse difficulté et de bien savoir utiliser mes jambes et pas seulement mon bras. Avoir un bon bras c’est super pour faire 60-70m mais pour pouvoir atteindre des distances de grands championnats à 80m il faut vraiment savoir faire travailler correctement ses jambes.

Le lancer du javelot est vraiment la discipline des lancers ou il faut le plus maitriser l’aspect technique. Cela ne sert à rien d’être super fort physiquement et de ne pas savoir comment placer son javelot et effectuer une course d’élan propre. C’est pour cela que je conseil, au futur lanceur de javelot du CNP de d’abord maitriser les aspects techniques de la discipline (placement, angle d’envol etc.) avant de vouloir trop progresser physiquement. Bien sûr il faut être fort et athlétique mais d’abord je pense qu’il faut maitriser les bases.

Depuis le début de ton expérience athlétique, quels ont été tes modèles à l’échelle mondiale et qui ont été les personnes qui t’ont permis d’avancer et de décrocher ton palmarès actuel ?

Étant un grand passionné de ma discipline j’ai beaucoup d’exemples à l’échelle mondiale. Actuellement j’aime bien l’école tchèque avec le groupe d’entrainement de Jan Zelezny et la philosophie d’entrainement de l’allemand Thomas Röhler, champion Olympique à Rio. A mon niveau, mon coach Michael Duc m’a beaucoup apporté pour comprendre la discipline et planifier mes entrainements. Également ma première coach Nathalie Duc avec qui j’ai vraiment commencé l’athlétisme.

 

Interview_Laurent.Carron